
Dans un document adressé au procureur de la République le 22 juillet, SNCF met à la « disposition des autorités » les laboratoires métallurgiques et les experts de sa direction de l’Ingénierie pour réaliser une expertise métallurgique. Elle réitère sa demande auprès des juges d’instruction et par l’intermédiaire de son avocat le 2 septembre, en insistant sur l’importance de réaliser cette expertise rapidement.
DE QUELLES ANALYSES METALLURGIQUES S’AGIT-IL ?
Le rapport de l’enquête interne menée dans les premiers jours qui ont suivi l’accident ferroviaire par la direction des Audits de sécurité a relevé l’absence du boulon numéro 3 sur l’éclisse dont le retournement a provoqué le déraillement. Les enquêteurs considèrent « très probable que l’absence du boulon n°3 est sensiblement antérieure au déraillement ». Ils indiquent que des « expertises métallurgiques approfondies» devront être conduites pour préciser le scénario et la chronologie du désassemblage de la boulonnerie.
Le rapport d’enquête interne remis le 22 juillet à Éric Lallement, procureur de la République d’Evry, est accompagné d’une note sur ce que pourraient être les objectifs de l’expertise métallurgique. Cette note indique que la direction de l’Ingénierie de Sncf, avec ses experts et ses laboratoires adaptés, « se tient à disposition des autorités de poursuites » et souhaiterait, si cela est possible, participer aux opérations d’expertise. Une note complémentaire, rédigée le 27 août et également remise aux juges d’instruction, précise que la plupart des analyses nécessitent d’être réalisées au plus tôt en raison d’un risque d’oxydation des pièces.
Dans un premier temps, SNCF avait proposé ses services pour réaliser elle-même directement tout ou partie de l’expertise, en s’adressant au SRPJ de Versailles. Estimant cette proposition « de bonne volonté » maladroite, elle a ensuite retiré sa proposition du document adressé au procureur.
Les autorités judiciaires n’ont pas à ce jour donné suite aux demandes de SNCF.